En famille

Le musée a fêté ses 20 ans en 2022. La fête terminée, le musée engageait des travaux d’agrandissement et de requalification de son espace muséographique.

Neuf mois de travaux plus tard, le musée de l’Ours des Cavernes à Entremont-le-Vieux rouvre. « Les élus ont souhaité donner un nouvel élan au musée, avec une scénographie « dans l’air du temps ». Si l’ancienne plaisait toujours à nos visiteurs, celle-ci apportera davantage d’interactions et d’émotions, toujours au service de ce patrimoine paléontologique exceptionnel », explique Stéphanie Vérollet, responsable du musée. Le musée de l’ours des Cavernes présente cet animal préhistorique qui a hiverné pendant plus de 20 000 ans dans le massif du Granier et dont des ossements ont été retrouvé dans la grotte de la Balme à Collomb.

Une salle d’exposition permanente et une salle pédagogique en plus

L’extension permettra un meilleur accueil du public et des projets de médiation, et ce, toute l’année. « L’extension de 182 m2, avec un bardage en bois, s’intègre au paysage de la Chartreuse. Cette partie comporte la salle pédagogique de 60 m2, une salle d’exposition temporaire de 50m2 (soit le double de l’espace dédié avant aux expos temporaires), des vestiaires, un local technique et des toilettes ». Les travaux ont été aussi l’occasion de repenser tout l’accueil des personnes à mobilité réduite.

Une scénographique plus sensible dans le parcours permanent

La scénographie de l’exposition permanente est complètement remaniée. « Notre musée a 20 ans. Nous avons pensé que les travaux étaient une excellente occasion pour repenser le parcours et proposer des médiations modernes et nouvelles », continue Stéphanie Verollet. L’immersion se fait dès l’accueil où une animation présente l’évolution géologique en Chartreuse. Ensuite, la visite invite le public à se mettre dans la peau d’un paléontologue, de suivre sa démarche, depuis sa découverte de la grotte jusqu’à l’étude des ossements de l’ours des cavernes, de son environnement, de sa généalogie, de son comportement. Des interviews des deux spéléologues savoyards Pierre Guichebaron et Marc Papet qui ont découvert cette cavité vous attendent. En toile de fond, des dessins au trait apparaissent pour illustrer leurs propos. Un » photocall » vous permettra d’immortaliser votre rencontre avec eux !

Un comité de scientifiques valide les propositions

Un espace est ensuite consacré à la campagne de fouilles menée de 1989 à 1994, dirigée par Michel Philippe, du Muséum d’histoire naturelle de Lyon. « Cet espace sera enrichi d’un dessin animé racontant ce travail de recherches, de casques de réalité virtuelle permettant de s’imaginer dans la grotte et particulièrement dans la galerie des ours, d’une maquette en 3 dimensions de la grotte et de 4 interviews de scientifiques », enchaîne Stéphanie Verollet. Des tables interactives avec des jeu de « questions/réponses » sont aussi présentes dans le musée.

Le parcours emmène (enfin) à la rencontre de l’ourse Collombine, celle-là même qui accueillait le visiteur dans le musée. L’hologramme d’un scientifique sera projeté sur le squelette de l’ourse ; il fournira des explications sur la morphologie des ours des cavernes, la vie du squelette, le régime alimentaire des ours, etc.

Comprendre la vie de l’ours des cavernes

La scénographie est donc définitivement « interactive ». La salle suivante contient plusieurs tables tactiles où le visiteur se transforme en enquêteur. Il devra comprendre comment les ours se nourrissaient, analyser des ossements, observer des mandibules d’oursons, comparer avec des ossements issus des restes de repas des ours, etc.

La salle centrale, celle où se trouvait le petit amphithéâtre et le film, accueille désormais un spectacle audio-immersif sur la vie des ours des cavernes au gré des saisons. Pour l’occasion, un ours sera reconstitué en 3 dimensions et réserve un accueil « chaleureux » aux visiteurs ! « Ce sera un moment fort de la visite. Cela permettra de comprendre le mode de vie des ours de l’époque ».

Comprendre les liens entre l’homme et l’ours

Enfin, la dernière salle retrace la présence et la vie des ours de notre époque. Cette fois, le grand panda a été intégré dans cette liste. Une animation audiovisuelle retracera les relations entre les hommes et les ours des cavernes. Cet animal était déjà présenté dans l’Antiquité, puis fût longtemps considéré comme le roi des animaux. Il est devenu plus tard – mais comment ? – le symbole de la douceur des tout-petits.

La médiation reprend dès l’ouverture du musée

Si les travaux sont en pleine finalisation, le programme des expositions et des animations est prêt. L’exposition temporaire ouvre en même temps que le musée le 24 juin 2023. « Bienvenue chez les Préhistos ». Cette exposition décalée incite le public à découvrir la vie quotidienne des Préhistos, une famille préhistorique imaginaire, à travers une mise en scène originale. Ces Préhistos sont en effet installés dans le décor vintage d’une maison familiale. Le mobilier, chiné et recyclé (époque années 70 !) s’offre à l’exploration et à la manipulation. Au fil des différentes pièces de la maison, le public
découvre l’histoire de leurs (nos ?) origines, ce qu’ils mangent, comment ils s’habillent, se parent et chassent. Elle a été conçue par le musée de Préhistoire de Solutré. Elle sera présente jusqu’au 12 juin 2024.

Les ateliers jeune public (dès 6 ans) reprennent avec la création d’une parure en stéatite ou la réalisation d’un dessin à la manière de l’art pariétal.

Un projet soutenu par l’Europe et le parc naturel régional de Chartreuse

« Ce projet n’aurait pas été possible dans des aides extérieures. « Notre commune de 650 habitants a bénéficié de subventions publiques et privées », rappelle Stéphanie Verollet. En voici la liste :

Ce projet s’inscrit dans le programme de diversification touristique « Espace Valléen destination Chartreuse 2015-2020 » porté par le Parc naturel régional de Chartreuse. Le montant prévisionnel des travaux pour l’extension et la requalification du musée est de 970 000 € H.T. Le projet est subventionné à hauteur de 80% :

• 413 000,00 € de l’Europe (Fonds FEDER-POIA – Espace Valléen destination Chartreuse) ;
• 187 000,00 € de la Région Auvergne-Rhône-Alpes (station vallée pôle nature – Espace Valléen destination Chartreuse) ;
• 120 000,00 € de l’Etat (Fonds Avenir Montagnes) ;
• 56 000,00 € du Département de la Savoie (Plan Tourisme, dispositif Petits Sites).

Le Crédit Agricole des Savoie et la Fondation du Crédit Agricole – Pays de France apportent leur soutien au projet dans le cadre d’une opération de mécénat afin de préserver et mettre en valeur le patrimoine culturel des territoires.
Le montant de ce mécénat s’élève à 30 000€.

Photo : © Les Charrons

https://musee-ours-cavernes.com/

Article écrit en juin 2023