Compagnie emblématique de la vitalité de la création jeune public en Isère, la compagnie théâtrale Les Veilleurs a été créée officiellement en septembre 2007 à Grenoble par Emilie Le Roux.

« L’éthique de la compagnie a été fondée avec Eric Marynower, éclairagiste de la Cie depuis 2002, au tout début de nos travaux ». Voici maintenant plus de quinze années de travail à présenter en quelques courtes lignes ! Mission impossible. Un conseil : allez à la rencontre des créations de la compagnie.

Le choix de la littérature contemporaine pour la jeunesse

« Nous choisissons toujours des textes au croisement de l’intime et du politique », explique Emilie Le Roux, et nous mettons en scène des textes majoritairement théâtraux et contemporains, adressés à l’enfance et à la jeunesse, aux adultes aussi. « Clairement, c’est Geneviève Lefaure, alors directrice de l’Espace 600 à Grenoble, qui met entre mes mains le répertoire jeunesse contemporain. A l’époque, c’était « L’eau de la vie » d’Olivier Py. Depuis, cela ne m’a pas quitté. La compagnie a réalisé une première lecture théâtralisée de Nathalie Papin, avec « Debout » en 2002-2003. La compagnie se structure véritablement en 2007-2008 avec la mise en scène du texte de Nathalie Papin, « Le pays de rien ». Le spectacle créé à l’Espace 600 prend ensuite son envol et tourne dans toute la France. La compagnie ne cessera depuis de « vivre » des résidences partout en France tout en conservant son ancrage local à Grenoble.

En résidence au TMG à Grenoble

La Cie est actuellement compagnie associée au Théâtre municipal de Grenoble et poursuit son travail aussi avec L’Empreinte, scène nationale de Brive, le Théâtre des Bergeries à Noisy-le-Sec et le Théâtre de la Licorne à Cannes. Parmi les spectacles mis en scène sur ce long parcours, citons « Laughton » sur un texte de Stéphane Jaubertie, « La morsure de l’âne » de Nathalie Papin, « La migration des canards » d’Elisabeth Gonçalves, « Mon frère ma princesse » de Catherine Zambon, ou « Lys Martagon » Sylvain Levey. (Pour n’en citer que quelques-uns hélas).

Veiller sur la cité

Pourquoi ce nom Les Veilleurs ? « Pour nous, il est associé à la fois à la veille dans la cité. C’est un point de vigilance pour nous, nous nous devons d’être très au fait de ce qu’est la société. Et puis, veiller signifie prendre soin/ accompagner. Cela nous tient à cœur ». De fait, la compagnie porte attention à « faire avec ». C’est la raison des « échauffements artistiques » proposés lors des temps de résidence au TMG de Grenoble en 2024-2025. « Nous proposons un échauffement artistique à 9h du matin puis petit café partagé. Cela nous permet de rencontrer des gens différents ; cela est très important pour nous, cette ouverture, cette envie d’aller à la rencontre des gens différents. »

Un monde inadapté ?

La compagnie travaille actuellement sur un cycle : « le sentiment d’inadaptation ». « Si tout le monde se sent inadapté dans notre société, n’est pas ce monde qui est inadapté ? » questionne Emilie Le Roux. Nous n’aurons pas fini de profiter de leur travail. Les idées pour les créations suivantes sont déjà là. « Notre prochain cycle devrait être « Prendre place ». Nous voudrions nous pencher sur cette phrase qui m’irrite toujours : « Ce n’est pas pour les enfants ». « Nous devons avoir de la considération pour les enfants, pour leurs questions, pour leur capacité à penser le changement. Bien sûr, l’enfant est capable de pensée complexe. »

https://lesveilleurs-compagnietheatrale.fr/

En photo : Le spectacle « Mon frère, ma princesse », une adaptation du texte de Catherine Zambon - © Cie Les Veilleurs

Article écrit en novembre 2024

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